« L’état réel de leur art aujourd’hui, nous l’avions signalé dès avril 1952 dans un tract diffusé au 5e Festival de Cannes, et intitulé Fini le cinéma français. »
« Le grand âge du cinéma », Potlatch n° 19, 29 avril 1955.
Fini le cinéma français
Des hommes insatisfaits de ce qu’on leur a donné dépassent le monde des expressions officielles et le festival de sa pauvreté.
Après L’ESTHÉTIQUE DU CINÉMA d’Isidore Isou,
TAMBOURS DU JUGEMENT PREMIER, l’essai de cinéma imaginaire de François Dufrêne, systématise à l’extrême l’épuisement des moyens du film, en le situant au delà de toutes ses mécaniques.
Guy-Ernest Debord avec :
HURLEMENTS EN FAVEUR DE SADE, arrive au bout du cinéma, dans sa phase insurrectionnelle.
Après ces refus, définitivement en dehors des normes que vous aimiez,
le CINÉMA NUCLÉAIRE de Marc,O. intègre la salle et le spectateur dans la représentation cinématographique.
Désormais, le cinéma ne peut être que NUCLÉAIRE.
Alors nous voulons dépasser ces dérisoires concours de sous-produits entre petits commerçants analphabètes ou destinés à le devenir. Notre seule présence ici les fait mourir.
Et voici les hommes d’un cinéma neuf :
Serge Berna, G.-E. Debord, François Dufrêne, Monique Geoffroy, Jean-Isidore Isou, Yolande du Luart, Marc,O., Gabriel Pomerand, Poucette, Gil J Wolman
En avril 1952, les lettristes s’opposent à la tenue du Ve Festival international du film de Cannes, interrompent des projections officielles, provoquent des bagarres, distribuent le tract Fini le cinéma français et recouvrent de slogans (« Le cinéma est mort ») les affiches du festival placardées dans la ville. Une dizaine de manifestants sont arrêtés.